Les ancolies

Ah, les ancolies… C’est une de mes fleurs préférées­ ! Quel plaisir de les retrouver et de les photographier chaque année au mois de mai. L’ancolie fait partie des fleurs que l’on trouvait dans les “jardins de grand-mère”, accompagnant les roses, les pivoines, les marguerites, le lilas et bien d’autres encore. Il faut dire que c’est une fleur facile, elle ne demande aucun entretien et elle se ressème toute seule.

Les différentes ancolies s’hybrident d’ailleurs facilement entre elles, ce qui fait qu’il est difficile d’obtenir des variétés “pures” par semis. Le bon côté, c’est que l’on découvre chaque année de nouvelles variantes au jardin ! La plupart des photos sur cette page montrent Aquilegia vulgaris dans sa version simple, proche du type sauvage, ou dans sa version double qui est une obtention horticole.

Avez-vous remarqué les petits trous en haut des éperons sur la fleur rose ci-dessus ? Ils sont dus à un bourdon qui, ne pouvant pas atteindre le nectar avec sa trompe trop courte, préfère se servir directement à la source plutôt que de laisser ce festin lui passer sous le nez ! Le nom latin de l’ancolie, Aquilegia, viendrait du mot Aquila (aigle en latin) car la forme des éperons évoque les serres ou le bec d’un aigle.

Le nom anglais, columbine, aurait lui pour origine le nom latin de la colombe (Columbina). Si vous regardez bien la fleur, vous comprendrez l’origine de ce nom : la forme évoque cinq colombes se faisant face, le cou étant formé par les éperons et les ailes par les pétales. Aigle ou colombe, à vous de choisir l’analogie qui vous semble la plus judicieuse…

Ce qui est formidable avec les ancolies, c’est qu’elles sont toujours belles ! La forme des boutons est très originale et pour tout dire vraiment photogénique. Une fois épanouies, les fleurs sont d’une grande beauté, toute en délicatesse.

Mais le plus étonnant, c’est qu’elles restent belles même lorsqu’elles sont en train de faner ! Leur seul défaut en fait, c’est de ne fleurir qu’au printemps, pendant un mois à un mois et demie environ…

Pour illustrer un peu la grande diversité des ancolies, voici trois espèces botaniques. La première, Aquilegia chrysantha, avec ses grandes fleurs jaune pâle est originaire d’Amérique du nord. Une fois bien installée, elle peut former un buisson de 1 m de haut et produire des centaines de fleurs.

La deuxième, un peu plus rare dans nos jardins, est Aquilegia formosa. Native de l’ouest des Etats-Unis, elle donne de petites fleurs aux grands éperons rouges et à l’extrémité des pétales jaune.

La dernière est bien entendu Aquilegia vulgaris, l’ancolie commune que l’on peut trouver à l’état sauvage dans notre pays. Ses fleurs sont généralement bleues, mais on trouve facilement des variantes roses, pourpres, violettes ou blanches.

Il existe environ 70 espèces d'ancolies, toutes originaires de l'hémisphère nord.

Pour finir, je ne résiste pas à l’envie de vous montrer quelques belles planches botaniques représentant d’autres espèces d’ancolies. Dont certaines, plutôt exotiques, que nous avons peu de chance de rencontrer dans nos jardins…

De gauche à droite et de haut en bas, vous pouvez observer Aquilegia eximiaAquilegia canadensisAquilegia arcticaAquilegia hortensis, des hybrides d’Aquilegia caerulea et enfin Aquilegia atrata. Cette dernière, bien que rare, existe à l’état sauvage en France.